jeudi 7 avril 2016

La société courtisane...


La société (de consommation), cette femme-objet (de désir) qui se reflète en bonne hypocrite quand celle-là, d'un regard implacablement lancé sur tout ce qui s'exhibe devant elle au nom du Plaisir, renie ce qu'elle est en face du miroir dans lequel son reflet prude veille strictement sur elle ; ce qu'elle est, cette société ? Une courtisane excitante et jouissive à l'excès ! Ainsi, elle influe de bon cœur sur nos comportements d'un côté (en femme-objet) mais censure avec fermeté nos expressions de l'autre (en bonne hypocrite). Eh oui, elle est en droit de nous séduire et de nous pervertir avec ses formes aguicheuses - ô Publicité ! -, mais on n'est permis de toucher sa gracieuse étendue corporelle qu'en ne l'affectant pas de choses à caractère sensible, ou du moins qu'elle estime comme étant potentiellement dérangeantes. En cela, il faudrait donc que l'on jouisse de ce qu'elle expose à la lumière du dieu Profit sans que les expressions dont on se fait auteurs en conséquence des influences qu'elle a sur nous soient indélicates en regard de sa soi-disant - mais fausse ! - image vertueuse. Alors, comment résister face à cette courtisane irrésistible, à la fois d'attirance et d'autorité, qu'est la société (de consommation) ? Peut-être en brisant tous ces écrans qui masquent d'un désir virtuel le visage d'une liberté perdue depuis trop longtemps, qui sait...

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